Le test de transformation lymphocytaire (LTT) est apparu comme un outil diagnostique prometteur dans la lutte contre la maladie de Lyme, une affection réputée pour ses défis diagnostiques. Bien que les tests traditionnels tels que l’ELISA et le Western Blot restent la norme, ils échouent souvent, notamment pour détecter les formes chroniques ou tardives de la maladie de Lyme. Cela a conduit beaucoup à rechercher des alternatives comme le LTT, qui vise à mesurer la réponse immunitaire de l’organisme à la bactérie Borrelia. Cependant, des questions subsistent quant à la précision et à la fiabilité du test LTT. Peut-il fournir un diagnostic clair là où d’autres tests échouent ? Est-ce une option fiable pour les patients souffrant de symptômes persistants ? Dans cet article, nous explorons la science derrière le test LTT, son fonctionnement, ses avantages et ses limites, pour vous aider à déterminer s’il s’agit d’une méthode fiable pour diagnostiquer la maladie de Lyme.
Quelle est la fiabilité du test LTT pour le diagnostic de la maladie de Lyme ?
Avant d’évaluer la fiabilité du test LTT pour diagnostiquer la maladie de Lyme et de mettre en évidence les cas négatifs signalés ainsi que les faiblesses avérées, examinons d’abord la méthodologie du test.
Bien que le test LTT pour Borrelia ne soit pas sans ses limitations, nous souhaitons également souligner ce qui semble être un effort délibéré pour discréditer la crédibilité du test, ce qui complique encore davantage la situation des personnes suspectées de souffrir de la maladie de Lyme. Nos principales critiques sont que le test a montré qu’il pouvait parfois donner des résultats incohérents et qu’il est proposé à un prix qui, dans certains pays européens, est trois fois plus élevé que celui du test Western Blot. Cela impose un fardeau financier excessif aux patients désespérés d’obtenir un diagnostic en raison de la détérioration de leur état, comme en témoigne le cas réel discuté ci-dessous.
La borréliose de Lyme, causée par le complexe d’espèces Borrelia burgdorferi, est la maladie transmise par les tiques la plus courante dans l’hémisphère Nord. Un diagnostic précoce et un traitement approprié de la borréliose de Lyme sont essentiels pour prévenir les complications à long terme, mais les méthodes traditionnelles de diagnostic, telles que la détection d’anticorps spécifiques de Borrelia, présentent des limites importantes. Les anticorps contre Borrelia sont souvent indétectables aux stades précoces de l’infection, et leur seule présence ne confirme pas une maladie active. Pour relever ces défis, le test de transformation lymphocytaire (LTT) pour Borrelia a été développé comme un outil diagnostique capable de détecter une infection active et de surveiller l’efficacité du traitement. Dans leur étude complète, von Baehr et al. (2012) ont cherché à valider l’efficacité du Borrelia-LTT, en explorant sa sensibilité, sa spécificité et son application potentielle en pratique clinique.
Défis du diagnostic de la borréliose de Lyme
La borréliose de Lyme se présente souvent avec des symptômes ambigus, allant des manifestations cutanées localisées à une atteinte systémique affectant les articulations, le système nerveux et le cœur. Les méthodes sérologiques traditionnelles, telles que la détection des anticorps IgG et IgM, présentent plusieurs limites. Par exemple, les anticorps spécifiques de Borrelia peuvent prendre plusieurs semaines à se développer après l’infection, entraînant des résultats faussement négatifs en cas de maladie précoce. De plus, ces anticorps peuvent persister longtemps après la résolution de l’infection, rendant difficile la distinction entre une exposition passée et une infection active. Même l’utilisation d’antigènes recombinants de Borrelia dans les tests modernes, bien qu’améliorant la précision, ne peut toujours pas prouver de manière concluante une infection active dans tous les cas.
De plus, la détection directe de Borrelia par des méthodes de culture ou de réaction en chaîne par polymérase (PCR) est hautement spécifique mais souffre d’une faible sensibilité, donnant souvent des résultats faussement négatifs. Ainsi, il reste nécessaire de disposer d’une méthode diagnostique capable d’identifier les infections actives, en particulier chez les patients présentant des manifestations cliniques ambiguës ou une sérologie négative.
Développement et validation du Borrelia-LTT
Le Borrelia-LTT a été conçu pour combler les lacunes des méthodes diagnostiques traditionnelles en détectant les réponses immunitaires cellulaires actives aux antigènes de Borrelia. Le LTT mesure la prolifération des lymphocytes T en réponse aux antigènes spécifiques de Borrelia, fournissant ainsi une preuve d’une réponse immunitaire en cours contre l’agent pathogène. Dans leur étude, von Baehr et al. (2012) ont utilisé des antigènes de lysats de Borrelia burgdorferi sensu stricto, Borrelia afzelii, Borrelia garinii et de OspC recombinant dans le LTT pour évaluer la précision diagnostique du test.
Les auteurs ont mené des études de validation sur divers cohortes, y compris des individus séro-négatifs en bonne santé, des individus séro-positifs cliniquement sains, et des patients atteints de borréliose confirmée cliniquement. Les résultats ont montré une sensibilité de 89,4 % pour la détection de la borréliose active et une spécificité de 98,7 %, faisant du Borrelia-LTT un outil hautement fiable pour diagnostiquer la borréliose de Lyme active, en particulier chez les patients séro-négatifs.
Corrélation entre la sérologie de Borrelia et le Borrelia-LTT
Dans leur analyse de 1 480 patients suspectés de borréliose, von Baehr et al. ont trouvé une forte corrélation entre la sérologie de Borrelia et le Borrelia-LTT dans 79,8 % des cas. Les résultats étaient positifs pour les deux tests chez 37,8 % des patients, tandis que les deux tests étaient négatifs chez 42 % des patients. Fait intéressant, 18 % des patients présentaient une sérologie positive avec des résultats LTT négatifs, principalement après un traitement antibiotique. Ces cas représentent probablement des individus avec des infections résolues mais des anticorps persistants. À l’inverse, 2,2 % des patients étaient séro-négatifs mais LTT-positifs, avec la moitié de ces patients présentant un érythème migrant précoce, ce qui suggère que le LTT pourrait détecter des réponses immunitaires précoces non encore reflétées dans les tests sérologiques.
Impact du traitement antibiotique sur les résultats du Borrelia-LTT
Le Borrelia-LTT s’est avéré particulièrement utile pour surveiller l’efficacité de la thérapie antibiotique. Dans une étude impliquant 230 patients atteints de borréliose de Lyme confirmée, des tests de suivi LTT effectués quatre à six semaines après le traitement antibiotique ont montré une baisse significative de la réactivité LTT. Parmi les patients atteints de la maladie au stade précoce, 92 % ont présenté des résultats LTT négatifs ou à la limite après le traitement, suggérant une élimination réussie de l’infection. Cependant, parmi les patients atteints de la maladie au stade avancé, seulement 53 % ont obtenu des résultats similaires, indiquant que les lymphocytes T spécifiques de Borrelia peuvent persister plus longtemps dans les cas d’infection disséminée. Ces résultats soulignent l’importance du LTT pour évaluer le succès du traitement, en particulier lorsque la sérologie reste inchangée.
Optimisation du Borrelia-LTT pour un usage diagnostique
Les auteurs mettent en avant plusieurs améliorations méthodologiques qui ont contribué au succès du Borrelia-LTT dans leur étude. Celles-ci incluent l’ajout d’interféron-α au milieu de culture cellulaire, ce qui inhibe la prolifération non spécifique des lymphocytes et améliore la fonction des cellules présentatrices d’antigènes. L’utilisation de polymyxine B a également permis de réduire l’activation non spécifique en éliminant les groupes lipidiques des lysats de Borrelia. De plus, la sélection et le dosage précis des antigènes de Borrelia ont été essentiels pour minimiser les résultats faussement positifs tout en garantissant une sensibilité suffisante pour détecter les lymphocytes T spécifiques de Borrelia.
Un résultat notable de l’étude a été la réactivité croisée observée entre les antigènes de lysats des trois espèces de Borrelia et l’OspC recombinant. Bien que cette réactivité croisée limite la capacité à identifier l’espèce spécifique de Borrelia responsable de l’infection, elle améliore la sensibilité globale du test pour détecter la borréliose de Lyme active.
Le Borrelia-LTT dans le suivi à long terme et la gestion de la maladie
Dans des études de suivi menées sur une période d’un an, von Baehr et al. ont évalué des patients atteints de borréliose de Lyme aux stades précoce et tardif afin d’évaluer l’utilité à long terme du Borrelia-LTT. Parmi les patients atteints de la maladie à un stade précoce, le LTT est resté stable et négatif dans la plupart des cas après un traitement réussi. Cependant, chez les patients atteints de la maladie à un stade avancé, une réactivation intermittente des lymphocytes T spécifiques de Borrelia a été observée, corrélant avec la récurrence des symptômes cliniques. Ces résultats suggèrent que les lymphocytes T spécifiques de Borrelia peuvent rester dormants dans les organes lymphoïdes après le traitement et être mobilisés lors d’une réactivation de l’infection.
La persistance des lymphocytes T spécifiques de Borrelia malgré des résultats LTT négatifs après un traitement antibiotique soulève des questions sur l’élimination complète de l’agent pathogène. Dans certains cas, des infections latentes ou persistantes peuvent entraîner des phases de réactivation, compliquant davantage la gestion de la borréliose de Lyme au stade avancé. Ces observations sont en accord avec d’autres études indiquant que Borrelia peut persister malgré un traitement antibiotique, et les auteurs suggèrent qu’un seul traitement antibiotique peut ne pas toujours suffire pour éradiquer complètement l’agent pathogène.
Évaluation de l’utilisation du Borrelia-LTT dans la prise de décision diagnostique
L’étude de von Baehr et al. (2012) offre des informations précieuses sur les applications pratiques du Borrelia-LTT dans la prise de décision clinique. Bien que la sérologie reste un outil fondamental pour diagnostiquer la borréliose, le LTT peut jouer un rôle crucial dans des scénarios spécifiques où le tableau clinique est incertain ou les résultats sérologiques sont non concluants. Par exemple, chez les patients présentant des manifestations précoces de borréliose, où les anticorps ne se sont pas encore développés, le LTT peut servir d’indicateur plus immédiat d’une infection active. Dans les cas où les résultats sérologiques sont limites ou lorsqu’une exposition passée à Borrelia est suspectée mais que des symptômes cliniques persistent, le LTT peut aider à déterminer si une infection active est en cours, orientant ainsi la décision de débuter une thérapie antibiotique.
Les auteurs soulignent que bien que le LTT soit un outil diagnostique utile, il ne doit pas être utilisé isolément. Il devrait plutôt compléter d’autres constatations cliniques, telles que les antécédents médicaux et la présentation des symptômes du patient. Cette approche holistique garantit un diagnostic plus précis et des décisions de traitement mieux informées, en particulier dans les cas où l’infection peut être ancienne ou lorsque les symptômes cliniques sont ambigus.
Suivi du succès du traitement avec le Borrelia-LTT
Le Borrelia-LTT est également efficace pour évaluer le succès du traitement antibiotique, offrant un moyen de suivre la diminution de la réponse immunitaire aux antigènes de Borrelia. Cependant, comme le notent von Baehr et al., les symptômes cliniques peuvent persister quelque temps même après un traitement réussi de l’infection. Ce phénomène est particulièrement vrai dans les cas de borréliose disséminée, où le système immunitaire peut continuer à réagir à des résidus de matériel antigénique malgré l’absence de Borrelia vivants. Par conséquent, les tests de suivi LTT sont mieux réalisés quatre à six semaines après la fin de la thérapie, laissant suffisamment de temps pour que tout Borrelia survivant redevienne actif et pour que les lymphocytes T spécifiques de Borrelia disparaissent de la circulation sanguine.
De plus, les auteurs mettent en garde contre l’exécution du LTT pendant la thérapie antibiotique elle-même, car le test donnera probablement des résultats négatifs en raison des effets suppressifs des antibiotiques sur l’activité bactérienne et la réponse immunitaire. Cependant, après l’arrêt du traitement, le test peut à nouveau donner des résultats positifs si l’infection persiste ou se réactive, soulignant son utilité dans le suivi post-thérapeutique.
Répondre aux critiques du Borrelia-LTT
Malgré ses points forts, le Borrelia-LTT a fait l’objet de critiques concernant sa spécificité, en particulier des préoccupations liées aux résultats faussement positifs. Von Baehr et al. reconnaissent que, bien que certaines études aient rapporté une spécificité plus faible pour le LTT, ces divergences sont probablement dues à des différences méthodologiques. En optimisant les concentrations d’antigènes du test et en incorporant des mécanismes tels que l’utilisation de l’interféron-α et de la polymyxine B pour réduire l’activation non spécifique, les auteurs ont pu atteindre une spécificité élevée de 98,7 % dans leur étude.
Cependant, les auteurs reconnaissent également qu’il n’existe pas de « standard d’or » unique pour diagnostiquer la borréliose, et en tant que tel, le LTT doit être évalué en conjonction avec les résultats cliniques et sérologiques. L’étude met en évidence la nécessité de validations supplémentaires, en particulier pour tester la réactivité croisée avec d’autres espèces bactériennes, telles que la syphilis ou la leptospirose, qui pourraient potentiellement entraîner des résultats faussement positifs. Dans leurs tests limités, von Baehr et al. n’ont pas trouvé de réactivité croisée avec ces pathogènes, ni observé de faux positifs dus à des maladies auto-immunes, des allergies ou des infections virales persistantes, telles que le VIH ou le virus d’Epstein-Barr.
L’avenir des tests immunologiques cellulaires dans la maladie de Lyme
Le Borrelia-LTT n’est pas la seule méthode immunologique cellulaire étudiée pour diagnostiquer la borréliose de Lyme. D’autres tests, tels que ceux basés sur la stimulation des cytokines, offrent la possibilité de résultats plus rapides, ne nécessitant que 24 heures d’incubation contre les six jours requis pour le LTT. Des tests comme les dosages QuantiFERON ou ELISPOT mesurent la production de cytokines, telles que l’interféron-γ, par les lymphocytes T en réponse à une exposition antigénique. Cependant, ces tests présentent leurs propres défis, notamment pour distinguer entre les infections latentes et actives, car ils peuvent détecter la production de cytokines par des cellules non T auxiliaires ou des monocytes en plus des lymphocytes T mémoires.
Von Baehr et al. soutiennent que, bien que les dosages de stimulation des cytokines puissent offrir des résultats plus rapides, le LTT reste plus fiable pour détecter les infections actives en cours grâce à son focus sur la prolifération des lymphocytes T auxiliaires mémoires sur une période d’incubation plus longue. Cette période prolongée minimise le risque d’activation non spécifique, qui peut être une préoccupation dans les dosages à court terme. De plus, l’absence d’un standard d’or pour diagnostiquer les infections actives à Borrelia rend essentiel de valider les nouvelles méthodes, telles que les tests de stimulation des cytokines, par rapport à des techniques bien établies comme le LTT.
Conclusion
Le test de transformation lymphocytaire (LTT) pour Borrelia représente une avancée significative dans le diagnostic et la gestion de la borréliose de Lyme. Sa haute sensibilité et spécificité en font un outil précieux pour détecter les infections actives, en particulier dans les cas où la sérologie est non concluante ou lorsqu’une maladie à un stade précoce est suspectée. De plus, le Borrelia-LTT offre aux cliniciens une méthode pour surveiller le succès du traitement antibiotique, en fournissant des informations sur la réponse immunitaire du patient et en aidant à orienter les décisions concernant une éventuelle thérapie supplémentaire.
Bien que des défis subsistent, tels que la gestion des faux positifs potentiels et l’amélioration des tests de réactivité croisée, les résultats de von Baehr et al. (2012) suggèrent que le Borrelia-LTT est un ajout fiable et informatif à l’arsenal diagnostique pour la borréliose de Lyme. Alors que de nouvelles méthodes immunologiques cellulaires continuent d’émerger, le Borrelia-LTT constitue une base solide pour des études comparatives futures et des avancées dans le diagnostic et le traitement de cette maladie complexe.
Étude de cas : défis diagnostiques avec le LTT pour la maladie de Lyme dans les laboratoires Synevo
Contexte
En 2023, un patient d’âge moyen a connu une aggravation significative des symptômes suggérant une neuroborréliose. À la recherche d’une intervention médicale, le patient a consulté un spécialiste renommé des maladies infectieuses. Après une évaluation complète, le spécialiste a fortement suspecté la maladie de Lyme, en particulier sa manifestation neurologique connue sous le nom de neuroborréliose. Le spécialiste a recommandé le test de transformation lymphocytaire (LTT) aux laboratoires Synevo comme outil diagnostique. Cependant, malgré les soupçons cliniques, les résultats du LTT se sont révélés négatifs. En conséquence, le patient n’a pas reçu de traitement, entraînant une incertitude persistante, de l’anxiété et un inconfort physique sévère.
Progression de la maladie de Lyme non diagnostiquée
Au cours de l’année suivante, l’état du patient s’est considérablement détérioré. Les symptômes se sont aggravés au point de rendre le patient gravement invalide. Face à ce déclin rapide, des méthodes diagnostiques et thérapeutiques alternatives ont été recherchées. Des échantillons de sang ont été envoyés à un laboratoire à l’étranger, où la présence de la bactérie Ehrlichia a été identifiée. Une thérapie antibiotique immédiate a été initiée et poursuivie pendant un mois.
Soutien du système immunitaire
En complément du traitement antibiotique, le patient a cherché à renforcer sa fonction immunitaire à l’aide de divers suppléments. Ceux-ci incluaient le colostrum et des suppléments à base de plantes connus pour leurs propriétés immunostimulantes. Cette approche visait à soutenir les mécanismes de défense de l’organisme et à favoriser la récupération après l’infection.
Investigations et découvertes supplémentaires
Sur la recommandation d’un médecin, des tests supplémentaires ont été effectués pour identifier d’autres infections potentielles qui pourraient contribuer à la détérioration de l’état du patient. Au cours de ce processus, le patient a décidé de répéter le test Western Blot pour Borrelia, malgré des résultats négatifs antérieurs. Fait surprenant, le test est revenu positif cette fois-ci, confirmant la présence de la bactérie Borrelia. Cependant, malgré cette nouvelle preuve, le patient a continué à rencontrer des difficultés pour obtenir un traitement. Les médecins en Bulgarie se sont souvent montrés réticents à traiter le patient, rejetant fréquemment le diagnostic de la maladie de Lyme, soit par manque de sensibilisation, soit, dans certains cas, en raison de désinformations.
Deuxième test LTT aux laboratoires Synevo
Avec le résultat positif du Western blot en main, le patient a choisi de subir un deuxième test LTT aux laboratoires Synevo. Cette fois, le résultat du LTT était positif, mettant en évidence une divergence avec le résultat précédent. Des recherches supplémentaires sur cette divergence ont suggéré que la suppression du système immunitaire lors du premier test LTT pourrait être responsable du faux négatif. Le LTT est conçu pour détecter une réponse immunitaire active à Borrelia, et il n’est efficace que lorsque le système immunitaire réagit activement aux bactéries au moment du test.
Il est bien documenté que les bactéries Borrelia peuvent échapper à la détection en supprimant le système immunitaire grâce à des protéines spécifiques. Ce phénomène, bien que scientifiquement établi, reste insuffisamment reconnu ou discuté par de nombreux professionnels de santé. Le manque de connaissance ou de reconnaissance généralisée de ces mécanismes contribue probablement au diagnostic erroné et au traitement retardé de la maladie de Lyme dans certains cas.
Conclusion
Ce cas illustre les défis diagnostiques associés au test de transformation lymphocytaire (LTT), en particulier chez les patients ayant un système immunitaire affaibli. L’expérience du patient souligne la complexité du diagnostic des maladies infectieuses comme la maladie de Lyme, où les résultats des tests peuvent être influencés par des facteurs tels que l’état immunitaire. Dans ce cas, le résultat initial négatif du LTT a retardé un traitement approprié, mais une combinaison d’enquêtes supplémentaires, y compris un nouveau test LTT et un test Western blot, a finalement conduit à un diagnostic précis.
Ce rapport met en évidence l’importance de considérer le moment et le contexte immunitaire lors de l’interprétation des résultats du LTT. Il souligne également la nécessité d’une meilleure sensibilisation des professionnels de santé aux propriétés d’évasion immunitaire de Borrelia. Ce cas rappelle que la persévérance dans la recherche d’un diagnostic est cruciale dans la gestion des maladies infectieuses complexes comme la maladie de Lyme.
Revue critique du test de transformation lymphocytaire (LTT) pour le diagnostic de la borréliose de Lyme
Le test de transformation lymphocytaire (LTT) a été proposé comme méthode pour diagnostiquer la borréliose de Lyme active causée par Borrelia burgdorferi sensu lato. Cependant, dans une revue par Dessau et al., l’utilité du LTT pour le diagnostic clinique est évaluée de manière critique, révélant des préoccupations méthodologiques significatives et des lacunes dans les études existantes sur l’efficacité du LTT. Plus précisément, une étude menée par von Baehr et al. sur l’utilisation du LTT dans le diagnostic de la maladie de Lyme soulève des questions sur sa fiabilité, ses critères de sélection et sa pertinence clinique globale.
Présentation de l’étude et lacunes
L’étude de von Baehr et al. visait à valider le LTT pour diagnostiquer la borréliose de Lyme active, en examinant 120 donneurs de sang séronégatifs, 40 patients séronégatifs atteints de maladies auto-immunes, 48 individus séronégatifs en bonne santé et 94 patients séropositifs présentant des signes cliniques de borréliose de Lyme. En outre, 1 480 échantillons ont été testés à l’aide des méthodes LTT et sérologiques, y compris les tests ELISA IgG et IgM et le Western blot.
Cependant, Dessau et al. soulignent plusieurs problèmes majeurs dans la conception et la méthodologie de l’étude. Par exemple, les critères de diagnostic de la borréliose de Lyme chez les 94 patients présentant des symptômes cliniques n’étaient pas clairement définis. Il n’y avait aucune clarification sur l’application de mesures diagnostiques critiques, telles que la pléocytose spinale et un indice d’anticorps positif, dans les cas de syndrome de Bannwarth, comme l’exigent les définitions de cas de la maladie de Lyme en Europe. De même, le diagnostic des patients présentant des arthromyalgies migratoires manquait de détails suffisants, laissant incertain comment ces cas ont été confirmés comme borréliose de Lyme.
En outre, l’inclusion de 160 individus séronégatifs comme contrôles pourrait avoir introduit un biais de sélection, car les résultats de la sérologie et du LTT ont tendance à être corrélés. Cela pourrait avoir conduit à une surestimation de la spécificité du LTT. L’étude ne parvient pas non plus à expliquer de manière adéquate les critères de sélection des 1 480 patients classés comme ayant une « borréliose de Lyme suspectée », laissant le spectre clinique de ces cas ambigu.
Confusion méthodologique et données incohérentes
La méthodologie de l’étude de von Baehr et al. présente également plusieurs aspects confus. Par exemple, le seuil pour un indice de stimulation (IS) positif dans le LTT variait entre >3 et >5, ce qui crée une incertitude quant à la manière dont les résultats positifs ont été déterminés. De plus, les résultats présentés dans les tableaux ne correspondent pas toujours. Sur les 1 480 patients testés, 592 étaient apparemment positifs au LTT, mais seulement 340 réapparaissent dans l’analyse suivante, sans explication fournie pour cette divergence. Dessau et al. soutiennent qu’un diagramme de flux ou une explication plus claire aurait été nécessaire pour clarifier comment des sous-ensembles de patients ont été sélectionnés pour l’analyse.
De plus, l’étude a trouvé que 40 % des 1 480 patients suspectés d’avoir une borréliose de Lyme étaient positifs au LTT, tandis que 63 % étaient positifs en sérologie. Ces taux élevés de résultats positifs contrastent fortement avec les résultats d’études similaires au Danemark, où seulement 9,2 % des patients suspects de Lyme étaient positifs pour IgM, et 3,3 % pour IgG. Cette disparité suggère des problèmes potentiels de biais de sélection ou des problèmes de spécificité à la fois pour le LTT et la sérologie dans l’étude de von Baehr et al.
Absence de preuves pour la détection des infections actives et le suivi des traitements
L’une des principales affirmations de l’étude de von Baehr et al. était que le LTT pouvait détecter la borréliose de Lyme active et surveiller l’effet du traitement antibiotique. Cependant, Dessau et al. soutiennent que cette affirmation n’est pas étayée en raison de l’absence de caractéristiques cliniques de suivi, telles que la détection de l’organisme via culture ou PCR. Le protocole de l’étude n’incluait pas d’essai prospectif avec un groupe témoin, rendant difficile toute conclusion valable sur la capacité du LTT à détecter une infection active ou à surveiller l’efficacité du traitement. Dessau et al. notent qu’une conception rigoureuse de l’étude, y compris des essais contrôlés, serait nécessaire pour valider ces affirmations.
Préoccupations sur les normes éthiques et les conflits d’intérêts
La revue met également en évidence des préoccupations concernant les normes éthiques et les conflits d’intérêts potentiels dans l’étude de von Baehr et al. Une déclaration d’éthique était notablement absente de la publication. De plus, les auteurs de l’étude étaient associés à un laboratoire commercial offrant le LTT comme service diagnostique, ce qui pourrait engendrer un biais. Le site web du laboratoire suggère qu’un résultat positif au LTT pourrait indiquer une infection persistante, bien que cela ne soit pas soutenu par les directives neurologiques ou microbiologiques européennes, qui découragent l’utilisation du LTT en raison d’une validation insuffisante et d’une faible spécificité.
Défis dans le développement de biomarqueurs diagnostiques fiables
Bien que le LTT ait été proposé comme outil pour diagnostiquer la borréliose de Lyme active, les défis liés au développement de biomarqueurs fiables pour les infections actives à Borrelia restent significatifs. La détection des anticorps ne permet actuellement pas de distinguer entre une infection active et une exposition passée ou une infection asymptomatique, et la reconnaissance des cellules T, comme celle utilisée dans le LTT, peut manquer de la spécificité nécessaire pour éviter les faux positifs.
Dessau et al. font référence à une étude récente suédoise qui a exploré l’utilisation de la technique ELISPOT pour le diagnostic complémentaire de la borréliose de Lyme. Cette étude a révélé que l’ELISPOT avait une spécificité de seulement 82 %, soulevant des préoccupations sur la fiabilité des tests de réponse immunitaire cellulaire comme le LTT pour les diagnostics cliniques.
Remarques finales sur l’utilité clinique du LTT
La revue conclut que la valeur clinique du LTT pour diagnostiquer la borréliose de Lyme active, telle que proposée par von Baehr et al., n’est pas soutenue par les preuves disponibles. Les problèmes méthodologiques, le manque de clarté dans la sélection des patients et l’absence de preuves solides pour détecter une infection active ou surveiller les effets du traitement sapent les conclusions de l’étude. De plus, l’association avec un laboratoire commercial soulève des préoccupations concernant les conflits d’intérêts.
Dessau et al. soulignent l’importance de lire de manière critique la littérature scientifique et de s’assurer que des normes adéquates d’évaluation par les pairs sont respectées, en particulier dans le nombre croissant de revues en libre accès. Les problèmes liés au LTT mettent en évidence la nécessité d’une interprétation prudente des études qui manquent de validation rigoureuse, car des conclusions non fondées peuvent entraîner des erreurs de diagnostic et des stratégies de traitement inappropriées pour la maladie de Lyme.
Un cas de conversion d’un LTT positif en négatif
Le test de transformation lymphocytaire (LTT) est fréquemment utilisé pour diagnostiquer les réactions médicamenteuses en évaluant la prolifération des lymphocytes T lorsqu’ils sont exposés à un antigène médicamenteux suspecté. Bien que le test soit simple et peu risqué, il existe un risque de faux positifs en raison de divers facteurs influençant les réponses des cellules immunitaires. La prolifération des lymphocytes T dans le LTT ne correspond pas toujours directement aux réactions allergiques in vivo, et des conditions telles que des infections peuvent modifier les résultats du test. L’infection par la grippe, qui induit généralement une réponse immunitaire de type Th1, peut interférer avec les résultats en modifiant une réponse Th2 existante.
Dans un article basé sur les travaux de Kondo et al. (2021), un patient ayant des antécédents d’éruptions cutanées induites par des médicaments a présenté plusieurs résultats positifs au LTT pour des médicaments suspectés. Cependant, lors d’une infection grippale, les résultats du LTT sont devenus négatifs, soulevant des questions sur la fiabilité du test pendant une infection. Ce cas met en évidence l’importance de comprendre la modulation du système immunitaire lors de l’interprétation des résultats du LTT, en particulier dans le contexte d’infections concomitantes.
Présentation du cas
Une femme de 37 ans, sans antécédents médicaux significatifs, a présenté des éruptions récurrentes asymptomatiques consistant en des purpuras diffus et fusionnés sur tout le corps pendant six mois. Lors de sa première visite à l’hôpital universitaire de Mie, les éruptions avaient disparu, mais son historique médical soulevait des soupçons d’éruptions liées aux médicaments. Elle avait pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), de l’acétaminophène, de l’alprazolam et d’autres médicaments. Les analyses de sang, y compris une formule sanguine complète, des marqueurs inflammatoires et des tests IgE-RAST pour les allergènes courants, étaient dans les normes. Une tomodensitométrie (CT) corporelle complète n’a révélé aucune anomalie, écartant d’autres causes telles que des infections, des réactions allergiques ou des maladies malignes.
Pour enquêter davantage sur la cause de ses éruptions, un LTT a été réalisé pour les médicaments suspectés. Les résultats étaient tous positifs, et il a été conseillé à la patiente d’arrêter tous les médicaments testés, sauf l’alprazolam, après quoi les éruptions ne sont pas réapparues. Un an plus tard, elle est retournée à l’hôpital pour demander des conseils sur les médicaments qu’elle pouvait prendre en toute sécurité. Un nouveau LTT a été effectué pour les mêmes médicaments, et encore une fois, tous les résultats étaient positifs. En raison de ces résultats continus, elle a été hospitalisée pour un test de provocation médicamenteuse (DCT), et un échantillon de sang pour le LTT a été prélevé lors de son admission.
Peu après son hospitalisation, la patiente a développé une forte fièvre et a été diagnostiquée avec une grippe. Fait surprenant, tous les résultats du LTT pris au moment de l’admission sont devenus négatifs pour les médicaments suspectés. Onze jours après avoir récupéré de la grippe, le LTT a été répété, et certains des résultats étaient redevenus positifs. Un test épicutané avec des dilutions des mêmes médicaments testés dans le LTT a donné des résultats négatifs. Des tests de provocation médicamenteuse pour le tiaramide et le loxoprofen ont été réalisés, mais aucune éruption cutanée n’a eu lieu. Cependant, en raison du haut indice de stimulation (IS) pour l’acétaminophène, le DCT pour ce médicament n’a pas été réalisé, et il a été conseillé à la patiente d’éviter l’acétaminophène. Après cette intervention, aucune récidive d’éruptions cutanées n’a été observée.
Les données détaillées du LTT, y compris les indices de stimulation à différents moments, peuvent être consultées dans l’article original de Kondo et al. (2021).
Discussion
Ce cas met en évidence un scénario unique dans lequel des résultats de LTT précédemment positifs sont devenus négatifs lors d’une infection grippale. Le LTT est généralement utile pour diagnostiquer les réactions induites par les médicaments, car il mesure la prolifération des lymphocytes T après stimulation avec le médicament ciblé. Le test est particulièrement précieux pour diagnostiquer des éruptions médicamenteuses graves, avec des taux de positivité atteignant 60 à 70 % pour certaines classes de médicaments comme les β-lactamines. Cependant, le test n’est pas sans limitations, notamment lorsque plusieurs médicaments donnent des résultats positifs.
Il est connu que le système immunitaire réagit différemment en fonction de la nature du déclencheur. Les réponses immunitaires Th1 sont généralement induites lors d’infections, comme la grippe, tandis que les réactions médicamenteuses provoquent souvent une réponse Th2. Dans ce cas, le passage de Th2 à Th1 induit par l’infection grippale peut expliquer la disparition temporaire des résultats positifs du LTT. Malgré le nombre persistant de lymphocytes chez la patiente, la réponse immunitaire aux médicaments a été modifiée pendant l’infection, entraînant des résultats négatifs au LTT.
De plus, la divergence entre les résultats du test épicutané et ceux du LTT peut être due à la pénétration limitée des médicaments à travers l’épiderme lors des tests épicutanés. Dans les cas où les cellules Th2 sont abondantes, comme dans les pseudo-lymphomes ou les érythrodermies papuleuses induites par des médicaments, les résultats du LTT sont plus susceptibles d’être positifs, tandis que les tests épicutanés peuvent donner des résultats négatifs en raison d’une pénétration insuffisante des médicaments.
Le cas actuel, rapporté par Kondo et al. (2021), souligne la nécessité de bien choisir le moment pour effectuer un LTT, en particulier chez les patients présentant des infections concomitantes. Bien que le LTT reste un outil précieux pour diagnostiquer les réactions médicamenteuses, ses résultats peuvent être influencés par des changements immunitaires sous-jacents, tels que ceux causés par des infections. Il est important de prendre en compte le contexte clinique, ainsi que le statut immunitaire du patient, lors de l’interprétation des résultats du LTT.
Conclusion
Dans ce cas, la réponse immunitaire aux médicaments suspectés est passée de positive à négative lors d’une infection grippale, probablement en raison d’un passage d’une réponse Th2 à une réponse Th1. Cela met en évidence l’importance de considérer le moment de la réalisation du LTT chez les patients présentant des infections concomitantes, car la modulation immunitaire peut affecter la fiabilité des résultats du test. Les cliniciens doivent être prudents dans l’interprétation des résultats du LTT et envisager de répéter le test après la guérison d’une infection pour garantir un diagnostic précis et une prise en charge appropriée des allergies médicamenteuses.
J’ai lu l’article deux fois. Merci beaucoup pour ces informations. Malheureusement, je suis vraiment confus maintenant, car vous dites que ce test est une meilleure option que les autres, mais qu’il peut être négatif et peu fiable. Que devrait-on faire, tout simplement ?